L’industrie des assurances occupe une place stratégique dans le pays. Avec ses 24 entreprises, elle englobe divers métiers de l’assurance tout en jouant un rôle important dans la mobilisation de l’épargne nationale, les investissements et les placements.
Néanmoins, les dépenses moyennes en primes d’assurances demeurent modestes en Tunisie, en comparaison avec celles de pays voisins et européens. Cette situation révèle un potentiel de croissance important pour le secteur.
Une hausse du chiffre d’affaires
Le secteur de l’assurance en Tunisie a connu une croissance notable en 2023, avec un chiffre d’affaires atteignant 3 389,3 millions de dinars, soit une progression de 6,4% par rapport à l’année précédente, selon les données de l’instance générale des assurances (IGA).
L’analyse révèle que le chiffre d’affaires de l’assurance vie a augmenté de 2%, tandis que celui de l’assurance non-vie a enregistré une hausse plus marquée de 8%.
Le segment de l’assurance automobile demeure le plus lucratif, avec des revenus de 1 358 millions de dinars en 2023, en hausse de 4% par rapport à 2022. Les contrats d’assurance maladie ont également connu une croissance significative, dépassant les 14%.
Cependant, les indemnisations versées par les compagnies d’assurance ont enregistré une augmentation de 3,4% en 2023, atteignant 1 793 millions de dinars. Cette progression est principalement attribuée à l’assurance non-vie, tandis que les paiements liés à l’assurance vie ont diminué de 12%.
Parallèlement, les dépôts bancaires ont affiché une hausse de 9%, totalisant 9 157 millions de dinars, et le nombre de contrats souscrits a également grimpé de 7% atteignant près de 3,387 millions à la fin de l’année.
Défis
L’inclusion financière en Tunisie est entravée par plusieurs défis majeurs. L’un des principaux obstacles est la nécessité d’une communication et d’une pédagogie renforcées pour sensibiliser les individus à l’importance de l’assurance. L’image de l’industrie de l’assurance, souvent perçue comme complexe et administrative, doit également être améliorée.
L’accès à l’assurance est particulièrement problématique pour les personnes non bancarisées, représentant la moitié de la population. Des solutions innovantes, telles que la loi autorisant les institutions de micro finance à proposer des assurances à un coût abordable, sont nécessaires. Cela permettrait d’améliorer l’accessibilité financière pour une large part de la population, tout en garantissant la viabilité économique.
Par ailleurs, l’avenir de la Tunisie et de son économie dépend également de la résolution du défi de l’assurabilité de certains risques. Par exemple, les catastrophes naturelles demeurent difficilement assurables en raison de l’absence de données suffisantes. Il est donc impératif de travailler sur la collecte et l’analyse de ces données pour permettre une couverture adéquate de ces risques.